lundi 9 février 2015

Le premier jour du reste de ma vie

A l'origine, c'était le titre d'un article que je voulais écrire il y a un peu plus d'un mois.
C'était le premier jour de mon congé parental, il faisait beau, l'appartement était baigné de lumière, les enfants étaient en forme et adorables (Grandoudou avait bien mangé, fait une très grande sieste ; Doudounette allait bien, têtait bien, et n'avait pas fait de sieste, comme d'habitude...). La journée a passé très vite.
Ce jour-là, j'ai trouvé que le congé parental, c'était vraiment génial, que j'allais passer des supers moments avec mes enfants et que c'était une formidable opportunité d'avoir cette chance. Je me suis dit que j'allais aimer cette vie-là, et que je ne regretterai pas la vie active (par "vie active", j'entends "vie professionnelle active" ... parce que si quelqu'un me dit que s'occuper à plein temps de ses enfants, c'est cool et tranquille, je lui laisse volontiers ma place quelques heures pour qu'il se rende compte ...c'est très chouette, bien sûr, mais ce n'est absolument pas cool et tranquille - et puis il faut aussi s'occuper des repas, du ménage, des lessives, et ça, ce n'est définitivement ni cool, ni tranquille).

Et puis est arrivé le lendemain... il pleuvait, il faisait froid, rien n'allait ; les deux enfants pleuraient sans trop de raison, on ne pouvait pas sortir à cause du temps, qui d'ailleurs ne passait décidément pas bien vite. J'ai eu alors l'impression de plonger dans un tunnel dont je ne voyais pas le bout. Ce n'est pas que je regrettais mon travail, mais certaines journées à la maison m'ont semblé tellement difficiles et longues, tellement remplies de pleurs alors que j'aurais tant aimé entendre des rires. J'ai douté, douté très fort ... douté de moi, de ma capacité à m'occuper de mes enfants, douté de mon choix de mettre mon emploi entre parenthèses, regretté d'avoir renoncé à la place en crèche de Grandoudou. Au plus fort de la tempête qui grondait sous mon crâne, j'ai eu l'impression de ne plus savoir aimer mes enfants, j'avais l'impression de les rendre malheureux et c'était terriblement difficile à vivre.
J'ai eu enfin de pleurer, parfois, de frapper du poing contre le mur aussi, pour laisser sortir cette frustration de ne pas savoir gérer la situation, de ne pas parvenir à rendre nos journées belles et lumineuses.

Alors, j'ai serré les dents, serré les poings et relevé la tête. Décidé de laisser du temps au temps et de faire confiance à mon amour pour eux. J'ai accepté d'entendre les mots de soutien et d'encouragement de M. Doudou, et fini par admettre que tout ne pouvait pas être parfait tout de suite.

Petit à petit, la lumière est revenue au bout du tunnel.

Aujourd'hui, il fait beau, l'appartement est baigné de lumière, les enfants sont en forme et adorables (Grandoudou est en forme, mange un peu, dort bien ; Doudounette dort depuis plus de 2 heures...en 4 jours, elle aura dormi autant à la sieste que durant ses 4 premiers mois). Le temps passe très vite.
Et si c'était aujourd'hui, le premier jour du reste de ma vie ?